de la Compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul
La vie de Marta Wiecka a été courte. Elle n’a vécu que 30 ans, mais cette période a été suffisante pour que son âme s’élève jusqu’au sommet de la sainteté.
Fille de la Charité, elle était entièrement donnée à Dieu, servait les malades et les personnes souffrantes avec un Esprit bien Vincentien, d’humilité, de simplicité et de charité.
Elle est née le 12 janvier 1874 de Marceli Wiecki et de Paulina Kamrowska à Nowy Wiec dans le district de Kościerzyna dans la région de Poméranie. Son père possédait des terres et portait le blason de « Leliwa ». Elle était la troisième de 13 enfants. Elle fut baptisée le 18 janvier 1874 dans l’église filiale de Szczodrowo et reçut le prénom de Marta Anna.
Marta vivait dans une famille profondément religieuse et patriotique malgré l’action de germanisation du peuple qui était déjà sous domination prussienne.
La famille des Wieckich, comme beaucoup d’autres, a su garder une foi profonde et une conscience patriotique malgré la montée du nationalisme prussien – « Kulturkampf » (signifie lutte pour la culture).
Dans la maison de Marta, la prière quotidienne se faisait en famille de même que la lecture divine et l’échange à partir des homélies du dimanche.
A l’âge de deux ans, la petite Marta tomba malade, si gravement, que la fut en danger. Après une longue et intensive prière d’intercession auprès de Notre Dame de Piaseczno, sa santé s’améliora, puis elle retrouva toute sa vitalité.
Dans la famille des Wieckich cet événement fut considéré comme un miracle et il influença la vie de Marta et sa relation intime et filiale avec Marie.
Face aux difficultés de la vie, Marta recourait à Marie. Elle disait que : « Marie ne lui refusait jamais rien. »
La petite Marta aidait volontiers sa mère dans les travaux domestiques. Les voisins l’admiraient pour sa dévotion, son caractère droit, sa bonté de cœur et surtout sa sérénité qui se communiquait à tout son entourage. La famille et les voisins connaissaient sa dévotion à saint Jean Népomucène. Elle avait pris l’initiative d’installer sa statue au bord de la route, prés de sa maison. Elle s’y arrêtait souvent et on la voyait plongée dans la prière. Dès son enfance, un prêtre du catéchisme lui avait insuflé cette dévotion. Durant toute sa vie, elle pria constamment saint Jan.
Le 3 octobre Marta fit sa première communion. Désormais Jésus dans l’Eucharistie était au centre de sa vie. Lorsqu’elle le pouvait, elle participait à la Messe dans l’église paroissiale à Skarszewy, distante de 12 km de chez elle. A la maison, elle consacrait beaucoup de temps à la prière. A cette période, en raison de la maladie de sa mère, elle s’occupait de ses jeunes frères et sœurs, qu’ils l’appelaient : « leur deuxième maman ».
A l’âge de 16 ans, Marta avait pris la décision d’entrer dans la Compagnie des Filles de la Charité de Chelmno – ville proche de chez elle. Elle s’y présenta et demanda d’y être admise. Elle fut très surprise de s’entendre dire : qu’elle était trop jeune et qu’elle devait attendre encore 2 ans.
Dès ses 18 ans, Marta faisait ses adieux à sa famille et à ses proches. Elle se rendit à Cracovie, ville très éloignée de chez elle, avec un grand désir de devenir Fille de la Charité.
Elle avait choisi Cracovie en accord avec une amie Monika Gdaniec, qui désirait entrer dans la Compagnie. Ce choix fut décidé, parce que les Sœurs de Chelmno avaient refusé Monika en raison des problèmes que posait l’envahisseur de l’époque. Elles furent toutes deux admises dans la Compagnie à Cracovie.
Marta entra au Postulat, le 26 avril 1882, à la Maison Central de Cracovie, 8 rue Warszawska, et le 12 août, elle commença l’étape suivante de la formation, le Séminaire
(le noviciat) d’une durée de 8 mois. Elle apprit à connaître le charisme des Filles de la Charité, afin de le mettre en pratique toute sa vie.
Le 21 avril 1893, Sœur Marta prit l’habit des Filles de la Charité.
Pour son premier placement, elle fut envoyée à l’hôpital général de Lviv. Très rapidement son entourage la remarqua pour son dévouement, sa générosité au service des malades.
Après un an et demi passé à Lviv, elle eut son changement le 15 novembre 1894 pour l’hôpital de Podhajce. Elle y resta 5 ans, et accomplit sa mission d’infirmière avec bonté et charité.
Le 15 août 1897 elle prononça ses premiers vœux ratifiant ainsi, son don total à Dieu pour le servir des plus Pauvres.
Période de calomnies
En 1899 Sœur Marta arriva à la Communauté des Sœurs à Bochnia. Elle fit la connaissance de Sœur Maria Chabło, qui était Sœur Servante mais qui devint aussi sa confidente spirituelle.
A cette période, elle eut la vision de Jésus sur la Croix, qui l’encouragea à supporter les contradictions en lui promettant de la prendre, bientôt, près de Lui.
Cette vision éveilla en elle, un profond désir du ciel et une plus grande ardeur du service de Pauvres.
Des difficultés survinrent rapidement : après sa sortie de l’hôpital, un homme dépravé plein de jalousie raconta, que Sœur Marta était enceinte. Il alla dire que : l’homme en cause était un patient, étudiant et parent du curé de la paroisse. Sœur Marta, ainsi, accusée, dut vivre sous le poids des commérages et méchancetés des habitants de la ville. Heureusement la position ferme, juste et catégorique de la Sœur Servante fut que Sœur Wiecka resta à Bochnia, afin que son innocence soit reconnue.
Sœur Marta continua son service avec son habituelle bonté et charité. Bien qu’elle souffrit beaucoup, elle sut supporter cette calomnie, en silence, s’en remettant totalement à Dieu.
Après avoir travaillé à l’hôpital à Bochnia, Sœur Marta commença un service à l’hôpital de Sniatyn. Le curé de la paroisse connaissant les différentes difficultés de ses paroissiens, demanda à Sœur Marta de les aider à résoudre leurs problèmes pour le bien de leur âme. Elle avait déjà vécu cette même situation à Podhajce.
Sœur Marta ne se limita pas à accomplir sa profession d’infirmière à l’hôpital, mais se dévoua à porter secours partout où la nécessité se faisait sentir.
Sœur Marta aima profondément sa vocation. Elle était toujours joyeuse, rayonnante et contente de son service auprès des malades, souriante, pleine de patience et de bonté. Sœur Marta soulageait les malades, non seulement, corporellement mais aussi spirituellement. Elle trouvait même du temps pour enseigner le catéchisme et préparer les gens aux sacrements.
Comme toute la vie de Sœur Marta était remplie d’actes d’amour, même sa mort est devenue acte d’amour, dont la source se trouvait dans l’Amour de Dieu et du prochain.
Sa charité, sans limite, l’avait conduite à remplacer, bien que consciente du danger qu’elle encourait, un jeune employé, père de famille qui était chargé de désinfecter la chambre d’une malade du typhus. Le lendemain, les premiers symptômes de la maladie apparurent chez Sœur Marta. Elle contracta le typhus.
Tous les efforts furent coordonnés pour la sauver. Durant la dernière semaine de sa vie, à l’hôpital, de nombreuses personnes prièrent pour elle, même la communauté juive invoquait Dieu, dans la synagogue.
Après avoir reçu le Viatique, Sœur Marta se plongea dans une prière profonde. Les témoins la pensèrent en extase. Elle s’éteignit dans la paix, le 30 mai 1904.
Les gens réunis autour de son lit, étaient persuadés de dire adieux à une personne « extraordinaire ». Ceci se confirma dans l’avenir. Depuis 1904 jusqu’à nos jours les gens des différentes confessions, nationalités et générations se succèdent sur la tombe de Sœur Marta. Certaines personnes sont persuadées que leur « Matuszka » les aide dans toutes leurs affaires, leurs problèmes…elles s’adressent constamment à elle.